20 Fév La rectocèle : urologie chez la femme
Ce qu’il faut savoir sur la rectocèle : définition
La rectocèle (hernie rectale) est une hernie formée par la paroi antérieure du rectum dans le vagin suite à des contraintes mécaniques importantes ou à une fragilité de la cloison séparant le colon du vagin. En cause, nous retrouvons souvent un relâchement du plancher pelvien entrainant l’affaissement du rectum dans le vagin, parfois des difficultés à l’évacuation des selles. On parle de colpocèle postérieure.
Symptômes de la rectocèle et raisons de son apparition
On observe 2 types de rectocèle :
– La rectocèle de pulsion, conséquence d’efforts prolongés à l’évacuation des selles, de constipation sévère. La contraction de sphincter anal (anisme) favorise l’apparition de la hernie rectale.
– La rectocèle d’affaissement se forme quand il y a altération du plancher pelvien.
Les modifications hormonales liées à la ménopause, des accouchements par voie basse, nombreux ou difficiles, ont demandé des efforts de poussée répétés et fragilisé la zone.
Souvent, il y a simultanément un prolapsus génital avec affaissement de l’utérus et de la vessie. Quand la vessie repousse la paroi antérieure de vagin, il s’agit d’une cystocèle appelée aussi colpocèle antérieure.
La rectocèle chez l’homme est exceptionnelle, on la rapproche du prolapsus rectal non extériorisé.
La rectocèle est une pathologie handicapante lorsque son volume engendre douleurs et gênes. Certaines malades se plaignent de troubles du transit (constipation, incontinence anale).
Les symptômes de la rectocèle sont l’évacuation incomplète de selles (le patient va jusqu’à s’aider avec des doigts), la constipation chronique, une sensation de lourdeur dans le vagin, accentué par une station debout prolongée ou par un effort soutenu. Certaines patientes se plaignent aussi de dyspareunie (douleurs pendant les rapports sexuels), d’autres enfin, d’incontinences urinaires ou fécales, parfois de saignements.
Traitement et prévention de la rectocèle
En consultation, l’urologue questionne le patient sur la gêne ressentie, ses antécédents familiaux, les accouchements difficiles ou nombreux. Le spécialiste peut pratiquer un toucher vaginal afin d’estimer le grade d’évolution de la rectocèle et du prolapsus génital qui y est souvent associé lorsqu’il y a affaissement des organes. Le médecin peut prescrire des examens complémentaires tels que bilan urinaire, échographie, IRM, pour déceler une atteinte urinaire en cas de prolapsus.
Certains facteurs à risque sont abordés par l’urologue avant la mise en place du traitement : âge du patient(e), ménopause, antécédents, gravité de la rectocèle (grade), complications possibles.
Une méthode des plus efficaces pour améliorer la rectocèle dès ses premiers signes est incontestablement la rééducation périnéale, évitant ainsi certaines chirurgies. S’il y a nécessité d’acte chirurgical, elle facilite la récupération post-opératoire.
La rectocèle touche souvent les femmes âgées entre 45 et 85 ans, la prescription d’un traitement hormonal et d’un suivi pendant la ménopause apporte une solution préventive.
S’il y a constipation chronique, une bonne hydratation et une hygiène alimentaire riche en fibres est un traitement naturel de la rectocèle. La mise en place d’un traitement approprié est appliqué quand le patient souffre d’obésité.